Marie-Antoinette faisant de la frivolité

Un peu d’histoire de la frivolité

Les ressources sur l’histoire de la frivolité sont peu nombreuses.  Je rédige ce post en me basant sur un article de Virginia Mescher sur le site de Georgia Seitz que je vous encourage à lire, ainsi que sur l’introduction historique donnée par Edwige Renaudin dans son livre.

Virginia Mescher nous indique d’abord que la frivolité a vu le jour en Europe sous le nom de “knotting”. J’ajoute qu’en France on disait “faire des nœuds”. L’origine semble avérée au XVIème siècle, mais indéterminée du point de vue géographique : en Italie, en Allemagne, Angleterre ou France?

Ce que l’on sait avec certitude c’est qu’au XVIIIème siècle, la frivolité est un art apprécié de l’aristocratie. En témoignent les très nombreux portraits de cette époque. J’ai eu l’occasion de voir ce type de portrait au château de Versailles. Mais plus généralement, Corina Meyfeldt a constitué un joli travail de recherche sur la frivolité dans l’art.

Marie-Antoinette faisant de la frivolité
Portrait de Marie-Antoinette faisant de la frivolité à l’âge de 7 ans. Cela tend à montrer que la frivolité faisait partie de l’éducation d’une jeune fille bien née.

Quant au mot lui-même: “tatting” il apparaît en 1843. Pour ce qui est du mot “frivolité”, Edwige Renaudin indique la date de 1826.

 

Les premières  frivolités sont des ouvrages à un seul fil constituées uniquement d’anneaux. Puis les picots ont été introduits et étaient cousus à la main pour relier les éléments entre eux.

Virginia Mescher signale que la frivolité à l’aiguille mentionnée dans des ouvrages du XIXème siècle, mais qu’elle ne ressemble en rien aux aiguilles actuelles… et n’a donc pas le même usage! Cette aiguille était utilisée en lieu et place de la navette pour joindre les picots.

Il semblerait que dans la forme moderne de la frivolité à l’aiguille ne soit apparue qu’au XXème siècle et popularisée seulement depuis les années 1970! Ce qu’elle dit là est faux car j’ai trouvé trace de la frivolité à l’aiguille dans un livre du XIXeme, elle date donc au moins de cette époque.

Elle fait remarquer à juste titre que d’apparence similaire à la frivolité aux navettes, les structures obtenues sont tout à fait différentes.

 

Virginia Mescher parle de Melle Riego de la Branchardière comme d’une anglaise: je rectifie par nationalisme primaire. Melle Riego de la Branchardière étaient la fille d’un aristocrate français exilé en Angleterre pendant la Révolution… donc un peu française aussi 🙂
Toujours est-il que Melle Riego a écrit plus d’une centaine de livres sur le crochet, la dentelle et la frivolité et qu’elle est l’auteur de plusieurs innovations importantes.

Le “méthode de Melle Riego” de frivolité consiste à intervertir la première et la seconde partie du nœud. Les picots sont faits entre les deux doubles nœuds.
L’invention du raccord moderne des picots date de 1851 d’un auteur anonyme. Il est par la suite repris par Melle Riego.
On doit à Melle Riego l’invention de l’arceau tel que nous le connaissons aujourd’hui.

On doit à Anne Orr l’invention de l’anneau fendu en 1915, ainsi que les spirales. Le point d’esprit apparaît pour la première fois en 1924 dans Priscilla Tatting Book 3.

Depuis une trentaine d’années la frivolité a connu un essor et de nombreuses innovations notamment grâce à la frivolité russe. Angelina Rosanova, sa fille Ekaterina Stepnaya, et Angella Safonova ont fondé une technique nommée AN-K-A-R-S qui introduit un style, des règles et des techniques tout à fait inédites.

2 thoughts on “Un peu d’histoire de la frivolité

  1. Merci Lilas pour cette lecture très agréable et surtout très instructive. Ce que j’aime particulièrement, c’est que tu mets en avant la part de chacune, autant du point de vue de l’évolution technique que des recherches historiques. Si bien que lorsqu’on adore faire des noeuds et que l’on s’intéresse à l’histoire, on se sent proche de ces dames qui nous ont transmis un savoir très précieux.

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